Une manifestation pour le droit Ă l'avortement et Ă la contraception Ă Grenoble, en 1973. â PUECH MICHEL/SIPA En 1975, Simone Veil faisait adopter par lâAssemblĂ©e sa loi dĂ©pĂ©nalisant lâavortement en France. PrĂšs de quarante ans plus tard, le texte continue de connaĂźtre des modifications visant Ă renforcer ce droit. Retour sur lâhistoire du droit Ă lâ Le Code civil NapolĂ©on instaure le crime dâavortement. Les femmes ayant volontairement mis fin Ă leur grossesse risquent la prison, ainsi que ceux les ayant aidĂ©es dans la dĂ©marche. Les mĂ©decins et les pharmaciens qui auraient participĂ© Ă un avortement sont passibles de travaux 1967 La loi Neuwirth, qui autorise la contraception, est adoptĂ©e Ă lâAssemblĂ©e. Avril 1971 Le Nouvel Observateur publie dans ses pages ce qui sera surnommĂ© le manifeste des 343 salopes», rĂ©digĂ© par Simone de Beauvoir, dans lequel 343 femmes demandent la dĂ©pĂ©nalisation de lâavortement. Il est notamment signĂ© par GisĂšle Halimi, Catherine Deneuve et Jeanne 1972 Le procĂšs de Bobigny dĂ©fraie la chronique. Marie-Claire, qui a avortĂ© Ă 16 ans aprĂšs un viol, est poursuivie, ainsi que sa mĂšre et trois femmes qui lâavaient aidĂ©e. DĂ©fendue par lâavocate GisĂšle Halimi, la jeune fille est janvier 1975 LâAssemblĂ©e nationale adopte la loi dite Veil, aprĂšs des dĂ©bats houleux. La loi permet de lĂ©galiser et dâencadrer lâavortement. LâIVG peut ĂȘtre pratiquĂ©e par un mĂ©decin Ă la demande de la femme enceinte, avant la fin de la 10e semaine de grossesse. DĂ©cembre 1982 La loi Roudy prĂ©voit le remboursement de lâIVG par la SĂ©curitĂ© LâIVG mĂ©dicamenteuse est autorisĂ©e en milieu 1993 Le dĂ©lit dâentrave Ă lâIVG est créé par la loi Neiertz. Le fait de tenter dâempĂȘcher une IVG, en perturbant lâaccĂšs aux Ă©tablissements de santĂ© ou en menaçant les femmes souhaitant avorter ou le personnel mĂ©dical, est passible de deux ans de prison et euros dâ 1999 La pilule dite du lendemain» est en vente libre dans les pharmacies. Elle sera dĂ©livrĂ©e gratuitement aux mineures Ă partir de 2001 Le dĂ©lai lĂ©gal pour avorter est allongĂ© de 10 Ă 12 semaines de grossesse. Les mineures acquiĂšrent le droit dâavorter sans autorisation parentale â elles doivent toutefois ĂȘtre accompagnĂ©es par un adulte LâIVG mĂ©dicamenteuse est autorisĂ©e en mĂ©decine de 2013 LâIVG est remboursĂ©e Ă 100% pour toutes les femmes. La contraception devient gratuite pour les filles de 15 Ă 18 2014 LâAssemblĂ©e nationale vote en premiĂšre lecture un article supprimant la notion de dĂ©tresse» pour une femme voulant avorter. Le texte doit ĂȘtre maintenant adoptĂ© au SĂ©nat.
Deadline Selon Deadline, le prochain chapitre de Descendants arrive sur Disney+. Le service de streaming a donné son feu vert à The Pocketwatch (titre provisoire), un film original rempli deAides à la créationActualitésLes derniers films mis à dispositionVidéosYa BentiTrailer FrenchLe Feu au lacClip English SubsLes Humains sont cons quand ils s'empilentClip 1 English subs09/03/2022Des mots qui restentTrailer French subsWe Are at HomeTrailer InternationalPhotos 17Catalogues et téléchargementFestivals & MarchésDésolé, aucun résultat ne correspond à votre aucun résultat ne correspond à votre aucun résultat ne correspond à votre derniÚres fiches
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Commedit prĂ©cĂ©demment, Jackass 4 vient de dĂ©barquer au cinĂ©ma aux US et aucune date de sortie nâa Ă©tĂ© prĂ©vue en France. Le film sortira tâil au cinĂ©ma ? Ce nâest mĂȘme pas sur actuellement. Pour lâoccasion, Netflix a sorti Jackass 3.5 sur sa plateforme, 10 ans aprĂšs sa sortie officielle. La bonne nouvelle est que Netflix
Avant la rentrĂ©e, venez profiter du cinĂ©ma au tarif prĂ©fĂ©rentiel de 4,50 ⏠du samedi 20 au samedi 27 aoĂ»t inclus !L'occasion de dĂ©couvrir les films Ă l'affiche durant cette pĂ©riode mais Ă©galement 6 avants-premiĂšres LE VISITEUR DU FUTUR de François DescraquesSamedi 20 aoĂ»t Ă 20h30KOATI de Rodrigo Perez-CastroDimanche 21 aoĂ»t Ă 14h30SANS FILTRE de RĂŒben ĂstlundMardi 23 aoĂ»t Ă 20h15Palme d'Or au Festival de Cannes 2022REVOIR PARIS de Alice WinocourMercredi 24 aoĂ»t Ă 20h30L'INNOCENT de Louis GarrelVendredi 26 aoĂ»t Ă 20h30JUMEAUX MAIS PAS TROP de Olivier Ducray et Wilfried MeanceSamedi 27 aoĂ»t Ă 20h30Programmation des films Ă l'affiche disponible Ă partir - du lundi 15 aoĂ»t pour la semaine du 17 au 23 aoĂ»t- du lundi 22 aoĂ»t pour la semaine du 24 au 30 aoĂ»tL'opĂ©ration CINE-COOL est une initiative du Syndicat des directeurs de cinĂ©mas de l'Est, du Syndicat des directeurs de cinĂ©mas Rhin & Moselle et de l'Association des cinĂ©mas indĂ©pendants de l'Est, en partenariat avec TER Fluo
Lesdeux premiers films ont Ă©tĂ© de grandes rĂ©ussites au box office mondial. Rien quâavec leurs sorties en salles, le premier a rapportĂ© 276 millions de dollars pour un budget de 85 millions tandis que le second 295 pour un budget de 110 millions. Le fameux mur dont il est question dans Divergente 3 a Ă©tĂ© construit dans la rĂ©gion dâAtlanta, en GĂ©orgie, oĂč a Ă©tĂ© tournĂ©
Texte intĂ©gral I. Introduction 1Lâaxe Violences urbaines » se consacre Ă lâhistoricisation et Ă la problĂ©matisation dâun phĂ©nomĂšne qui suscite un vaste intĂ©rĂȘt dans un climat de protestations sociales, de terrorisme et dâĂ©ruptions de violence individuelle ou collective. Au moyen dâenquĂȘtes historiques ou sociologiques, il vise Ă faire de la notion de violences urbaines » un outil dâanalyse efficace pour des Ă©tudes systĂ©matiques et empiriques. Cette notion nâimplique pas de comprĂ©hension essentialiste de lâespace, mais se rĂ©fĂšre au concept dâ espace social », dont les structures sont appropriĂ©es, dĂ©terminĂ©es et fixĂ©es par des acteurs, des discours et des pratiques. Une attention particuliĂšre est accordĂ©e aux conditions historiques spĂ©cifiques de la construction des espaces de violences urbaines », mais aussi Ă lâinteraction complexe des expĂ©riences concrĂštes, du discours mĂ©diatique et des politiques de sĂ©curitĂ©. Le projet abordera deux aspects de la dimension historique des violences urbaines » dâune part, la permanence du discours sur les violences urbaines, prĂ©sent dĂšs le Moyen Ăge et la Renaissance comme Ă©lĂ©ment constitutif de la description des interactions urbaines ; dâautre part, lâambivalence de la ville comme espace de violence et de protection, Ă Ă©tudier Ă©galement dans une perspective de longue durĂ©e. Les questions traitĂ©es par le groupe de travail sâarticuleront autour 1 de la construction et de la dĂ©construction des espaces de violences urbaines, 2 de lâanalyse comparĂ©e des espaces de violences urbaines en Europe, 3 de la combinaison de la rĂ©alitĂ© des violences urbaines et de leur conversion en catĂ©gories dâanalyse pour les sciences sociales. 2Lâaxe Violences urbaines » est divisĂ© en deux grands thĂšmes Violences urbaines et logiques conflictuelles » et Violences urbaines et logiques sociales ». Deux projets de recherche post-doctoraux et quatre projets doctoraux sont actuellement consacrĂ©s Ă ces deux thĂ©matiques. La premiĂšre partie de cet article prĂ©sentera le premier de ces projets qui porte sur les phĂ©nomĂšnes de violence urbaine dans des quartiers dĂ©favorisĂ©s Ă Paris et Berlin, au regard du genre et du rapport Ă lâespace. La deuxiĂšme partie sâattache au second projet qui porte sur les conflits globaux au sein de la ville. Ces deux analyses ont pour point de convergence leur intĂ©rĂȘt pour le rĂŽle de la violence dans la production dâespaces sociaux. Ils adoptent une approche comparatiste et spatialisĂ©e. II. Violence, genre et espace en quartiers dĂ©favorisĂ©s, Ă Paris et Berlin 3LâĂ©quipe française de lâaxe Violences urbaines » interroge lâusage qui est fait de la violence dans quatre quartiers dĂ©favorisĂ©s de Paris et Berlin. Il analyse Ă©galement le rapport quâont les citoyens Ă la gĂ©ographie de leur quartier, quand celui-ci est porteur dâune menace rĂ©elle ou fantasmĂ©e de violence. Enfin, il essaie de voir si ces phĂ©nomĂšnes de violence et le rapport Ă lâespace de leur quartier rĂ©pondent Ă un ordre genrĂ©. Cette dĂ©marche sâarticule autour dâun refus de rĂ©duire le genre Ă lâopposition homme agresseur/femme victime pour saisir dâautres dynamiques de violences » â par exemple, entre hommes avec des victimes masculines ; ou Ă lâinitiative de femmes dans le cadre de bandes fĂ©minines » ; ou encore sous la forme dâassignations gĂ©ographiques restriction de la libertĂ© de se mouvoir pour lesquelles il sâagira de voir si elles relĂšvent de la violence et/ou dâun genre donnĂ©. 1 MarylĂšne Lieber, Genre, violences et espaces publics, Paris Presses de Sciences Po, 2008, p. 18. ... 4Dâun point de vue spatial, les Ă©tudes portant sur les phĂ©nomĂšnes de violence donnent Ă voir deux formes de violences dont on livre volontiers une lecture genrĂ©e une violence qui a lieu dans la rue et dont les acteurs sont des hommes, une autre qui se tient dans lâespace domestique et oĂč la victime est le plus souvent une Ce projet souhaite interroger ce sentiment dâune corrĂ©lation supposĂ©e entre genre et formes de violences en se demandant sâil est possible dâidentifier un usage et un rapport Ă la violence qui relĂšveraient dâun genre dĂ©terminĂ©. Nous proposons dâinterroger ces reprĂ©sentations genrĂ©es associĂ©es Ă certaines formes de violence, Ă lâexemple de quatre quartiers dĂ©favorisĂ©s de Paris et Berlin La Goutte dâOr, Clichy-Montfermeil, Nord-Neukölln, Gropiusstadt. 5Les quartiers de la Goutte dâOr Paris 18e, Clichy-Montfermeil Seine-Saint-Denis, Nord-Neukölln et Gropiusstadt Berlin ont Ă©tĂ© retenus selon deux critĂšres principaux. 1/ Ces quartiers sont dĂ©favorisĂ©s et prĂ©sentent un taux de pauvretĂ© et de chĂŽmage nettement supĂ©rieurs Ă la moyenne des villes de leurs pays respectifs. Ils sont pour cette raison la cible de mesures publiques une partie de la communautĂ© dâagglomĂ©ration de Clichy-Montfermeil Grand ensemble, haut et bas » est classĂ©e en Zone de Redynamisation Urbaine ZRU, sous-catĂ©gorie des ZUS ; le quartier de la Goutte dâOr compte depuis 1996 parmi les Zones urbaines sensibles ZUS et sa partie Nord ChĂąteau rouge a Ă©tĂ© inscrite en septembre 2012 dans la premiĂšre liste des Zones de SĂ©curitĂ© Prioritaires ZSP ; Ă Berlin, une partie importante des quartiers de Nord-Neukölln et de Gropiusstadt sont classĂ©s Gebiet mit besonderem Entwicklungsbedarf » littĂ©ralement Territoire aux besoins en dĂ©veloppement particuliers ». Nord-Neukölln a Ă©tĂ© par ailleurs classĂ© parmi les cinq quartiers catĂ©gorisĂ©s AktionsrĂ€ume Plus » par la ville de Berlin et fait ainsi lâobjet dâune action urbaine et sociale plus appuyĂ©e. 2/ La Goutte dâOr et Neukölln sont des quartiers intra-muros ou centraux des deux capitales europĂ©ennes, tandis que Clichy-Montfermeil et Gropiusstadt sont situĂ©s en pĂ©riphĂ©rie et prĂ©sentent une architecture de type grands-ensembles. Le contraste de ces deux implantations urbaines permet dâinterroger lâimpact de la centralitĂ© et de la vĂ©tustĂ© des lieux de vie sur le rapport Ă lâespace. 2 Lâobservation que nous Ă©voquons ici a Ă©tĂ© faite en marge dâune prĂ©cĂ©dente enquĂȘte qui a nĂ©cessitĂ© u ... 3 Ce terme de violence psychologique » ne recouvre que trĂšs partiellement ce que nous voulons dĂ©cri ... 6Le constat non Ă©tayĂ©, Ă ce stade du projet dâune assignation gĂ©ographique et dâune restriction de la libertĂ© de mouvement de jeunes femmes dans ces quartiers a Ă©tĂ© le point de dĂ©part de la prĂ©sente rĂ©flexion2. Nous nous sommes alors demandĂ© si cette contrainte posĂ©e Ă la libertĂ© de se mouvoir dans lâespace public pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une forme de violence symbolique » ou psychologique3 â par distinction Ă la violence physique et directe. Ce constat a ensuite voulu ĂȘtre Ă©largi au cas des hommes, en se demandant si, eux aussi, subissaient des formes dâassignations gĂ©ographiques, moins visibles pour le chercheur sur le terrain. Le projet veut ainsi Ă©tudier le bannissement des femmes et/ou des hommes de certains lieux qui prend diffĂ©rentes formes par exemple, lâinterdiction pour un homme de frĂ©quenter des activitĂ©s de loisirs rĂ©servĂ©es aux femmes, ou lâimpossibilitĂ© pour une femme de prendre un verre dans un bar de son quartier, jusquâĂ la sĂ©questration dâune femme par son mari. Lâapposition du qualificatif psychologique au terme de violence soulĂšve la question de la conversion des assignations observĂ©es de maniĂšre exploratoire en catĂ©gorie dâanalyse des sciences sociales, et plus gĂ©nĂ©ralement celle de la dĂ©finition donnĂ©e Ă la violence ». Elle nĂ©cessite de se pencher sur les Ă©ventuelles consĂ©quences atteintes aux personnes, harcĂšlement, agressions que peuvent avoir la transgression des assignations spatiales, les passages de frontiĂšres » ou les transgressions de normes. 7Au-delĂ de cette approche en termes de spatialitĂ© et de territorialitĂ©, le projet Ă©tudiera plus largement les phĂ©nomĂšnes de violence notamment la violence intrafamiliale, la dĂ©linquance, les altercations avec la police au prisme du genre dans ces quatre quartiers dĂ©favorisĂ©s de Paris et Berlin. Loin de proposer une typologie figĂ©e, il sâagira de voir dans quelle mesure les diffĂ©rents types de violence identifiĂ©s sont souples et sâimbriquent de maniĂšre synchronique par exemple, les guerres de bandes » sâaccompagnent de conflits avec la police ou diachronique Ă©tude de la corrĂ©lation entre violences subies dans lâenfance et des comportements sociaux violents. 8Nos analyses reposeront sur 80 entretiens semi-directifs et sur des cartes mentales » effectuĂ©s en 2013-2014. En attendant de pouvoir livrer des rĂ©sultats propres Ă notre projet, cet article prĂ©sente quelques hypothĂšses et pistes dâanalyse Ă partir du dĂ©pouillement exploratoire de donnĂ©es rĂ©coltĂ©es en 2008-2011, qui nous renseignent sur le rapport Ă lâespace et les rapports sociaux de sexe dans les mĂȘmes quatre quartiers. Elles ont Ă©tĂ© collectĂ©es dans le cadre du projet ANR-DFG StratĂ©gies professionnelles et passage Ă lâĂąge dâadulte de jeunes descendants dâimmigrĂ©s en France et en Allemagne », coordonnĂ© conjointement avec Carsten Keller UniversitĂ© de Duisburg-Essen, Olaf Groh-Samberg UniversitĂ© de Bremen et Ingrid Tucci Deutsches Institut fĂŒr Wirtschaftsforschung Berlin. Ce projet ANR-DFG portait exclusivement sur le cas de jeunes descendants dâimmigrĂ©s dont les parents Ă©taient issus du Maghreb, de lâAfrique subsaharienne, de Turquie ou du Proche-Orient. LâĂ©tude des assignations spatiales en quartiers dĂ©favorisĂ©s que nous projetons de mener ces trois prochaines annĂ©es au sein du RĂ©seau Saisir lâEurope » ne justifie en rien que lâon restreigne lâĂ©chantillon dâĂ©tude aux descendants dâimmigrĂ©s, ni que lâon retienne un critĂšre dâĂąge. Câest pourquoi nous veillerons Ă interroger en 2013-2014 des personnes de tout Ăąge, avec ou sans ascendance migratoire sur leur rapport Ă la violence au regard du genre et de lâespace, dans ces mĂȘmes quatre quartiers. Le prĂ©sent texte expose des extraits de donnĂ©es qui ont permis la construction dâhypothĂšses et dâune problĂ©matique qui seront dĂ©veloppĂ©es au sein du rĂ©seau Saisir lâEurope ». a Les assignations spatiales rapportĂ©es par les jeunes femmes 9 Si tu veux ĂȘtre tranquille avec ta mĂšre [le ton monte dâun cran], que tu ne lui donnes pas une raison de te niquer ta gueule le soir quand tu rentres, et ben, tu fermes ta gueule en classe, tu fais ta petite bouffonne, tu ramĂšnes la moyenne. ⊠Mais surtout une chose ne te fais pas remarquer ! Parce que tu vas te faire massacrer. Et on sâest tous fait taper Ă lâĂ©poque. Alors, ça peut ĂȘtre le balai, ça peut ĂȘtre le fil Ă©lectrique, ça peut ĂȘtre des marques oĂč tu ne vas pas Ă la piscine » Femme, 32 ans, restauratrice, Paris. 10Cette jeune femme interviewĂ©e en 2009 Ă©voque tout le long de lâentretien que nous avons menĂ© avec elle autour de sa trajectoire biographique et professionnelle les rapports sociaux de sexe qui animent et dominent sa famille et son quartier Paris 18e. Elle dĂ©nonce, dâune part, les rĂŽles ou les comportements fortement codifiĂ©s et rĂ©glementĂ©s auxquels sont assignĂ©s les jeunes femmes elle ne peut pas fumer dans son quartier, elle ne peut pas se faire raccompagner par son compagnon chez elle, elle a rencontrĂ© de nombreux obstacles venant des hommes de sa famille lorsquâelle a ouvert son Ă©tablissement de restauration, etc. Dâautre part, elle reproduit et justifie dans son discours ces assignations. Ainsi, elle Ă©voque Ă plusieurs reprises le recours aux services de son frĂšre pour rĂ©gler ses ennuis au moyen de la dĂ©monstration de la force, ce qui met Ă jour les rapports complexes qui sous-tendent les relations de genre. 11Ă Berlin, dâautres femmes rapportent les assignations gĂ©ographiques dont elles font lâobjet au sein de leur quartier. Dans ces propos, il ressort que câest gĂ©nĂ©ralement le risque dâune confrontation homme-femme qui constitue lâachoppement de la libertĂ© de mouvement de ces femmes 12 Mon mari mâa aussi menacĂ©e avec une arme. ⊠Un pistolet. ⊠JâĂ©tais allĂ©e faire un babysitting et il devait venir me chercher ⊠et il mâa dit "Je tâai observĂ©e au 5e Ă©tage depuis la rue et tu as eu une affaire avec le pĂšre, tu as couchĂ© avec le pĂšre." Je me disais "Eh ?". Au bout dâun moment, je suis devenue assez blasĂ©e par rapport à ça. ⊠CâĂ©taient des journĂ©es difficiles. Je pleurais, je me sentais vraiment rabaissĂ©e quand jâentendais de tels propos » Femme, 38 ans, Ă©ducatrice, Berlin. 13 Pour les Allemands de ma formation, les choses sont diffĂ©rentes. Ils sortent faire la fĂȘte et rentrent tard Ă la maison, ce qui est inenvisageable pour moi. ⊠[Et sortir en boĂźte ?] Non. [Mes parents] ne mây autoriseraient pas. MĂȘme si jâĂ©tais majeure [note elle a 21 ans]. Mais bon, câest aussi liĂ© Ă la religion. On ne doit pas montrer ses charmes, on ne doit pas danser devant le regard des autres » Femme, 21 ans, en formation dâinfirmiĂšre, Berlin. 4 Sami Zegnani, Occupation de la rue et rapport de genre chez les jeunes des citĂ©s », Lettre du Pri ... 14Ă la suite de Sami Zegnani, nous nous demanderons aussi quelle est la perception quâont les femmes de leur exclusion partielle de lâespace public extĂ©rieur envient-elles les hommes pour cette plus grande libertĂ© supposĂ©e de mouvement ou voient-elles au contraire dans les regroupements masculins dans la rue, lâexpression dâune fainĂ©antise et dâune prĂ©disposition Ă la dĂ©linquance ?4 Certaines soulignent les effets collatĂ©raux de lâassignation au domicile familial ou lâinfluence des amies 15 Ouais, [les garçons] galĂšrent un peu plus [dans leurs Ă©tudes], ouais. Bah en mĂȘme temps, ici, les garçons... il y en a beaucoup qui traĂźnent dehors, tout ça... ⊠[Pour les filles] câest mal vu aussi, de traĂźner dehors, et tout, pour une fille, machin, euh... ⊠Et puis les parents aussi [pensent que ce nâest pas leur rĂŽle], je pense. Ouais, parce que bon... tu vois ta fille, tout ça, dehors, "han, jâai vu ta fille, dehors", bla bla bla, ça la fout mal, et tout. Câest un peu comme un village, ici. On te voit dehors, et tout, "han, jâai vu ta fille" et tout, machin... "Ă telle heure, avec un mec", et tout... Ăa le fait pas, hein. ⊠Ah, moi jâtraĂźne pas ici, hein ! » Femme, 22 ans, diplĂŽmĂ©e en hĂŽtellerie et tourisme. 5 Hugues Lagrange, Le dĂ©ni des cultures, Paris Le Seuil, 2010, p. 208. 16De mĂȘme, Hughes Lagrange Ă©voque une sociabilitĂ© familiale et fĂ©minine comme compensation Ă un accĂšs limitĂ© Ă lâespace public qui peut offrir des libertĂ©s restreintes mais protĂ©gĂ©es » pour les jeunes Ainsi, nous interrogerons, dans un premier temps, les formes de domination qui sous-tendent le contrĂŽle de ces jeunes femmes, tenterons dâidentifier leurs auteures et nous poserons la question de la qualification de ces assignations peut-on les qualifier de violence structurelle propre au quartier, ou encore de violence symbolique ou psychologique ? La transgression de ces rĂšgles est-elle suivie de violence physique ? 6 Erving Goffman, Asylums Essays on the social situations of mental patients and other inmates, Oxf ... 7 Howard Becker, Outsiders. Etudes de sociologie de la dĂ©viance, Paris MĂ©tailiĂ©, 1985 1963. 8 Steven Balkin, Victimization rates, safety and fear of crime », Social problems, n° 3, fĂ©vrier 19 ... 9 Olaf Groh-Samberg, Ariane Jossin, Carsten Keller, Ingrid Tucci, Biographische LebensentwĂŒrfe von ... 17La possibilitĂ© dâutiliser Ă cet endroit certains outils de la sociologie de lâenfermement â tel le concept dâadaptations secondaires secondary adjustments dâE. Goffman6, comme moyen de se rĂ©approprier sa vie en milieu confinĂ© â sera envisagĂ©. De la mĂȘme maniĂšre, on pourra aborder ces stratĂ©gies de contournement Ă la lumiĂšre du concept de dĂ©viance7 en quoi est-ce que la transgression de normes instituĂ©es assignations gĂ©ographiques par exemple participe-t-elle de la construction de lâidentitĂ© de ces femmes, entendue comme le fruit dâune nĂ©gociation permanente entre actes dâattribution et principes dâidentification ? Enfin, si ces formes dâassignations spatiales doivent ĂȘtre lues en termes de limitation des libertĂ©s, on ne doit pas pour autant faire lâĂ©conomie de se poser la question dâĂ©ventuels effets positifs » de ces assignations, qui pourraient expliquer dans certains cas une Ă©ventuelle absence ou faiblesse de rĂ©sistance. Tout dâabord, le sentiment dâillĂ©gitimitĂ© Ă©prouvĂ© par certaines femmes dans lâespace public extĂ©rieur qui participe ainsi Ă la reproduction sociosexuĂ©e » de lâespace Ă©claire probablement en partie leur faible reprĂ©sentation dans les statistiques dâagressions dans lâespace Ensuite, le contrĂŽle parental plus strict des jeunes filles pourrait ĂȘtre Ă lâorigine, au moins en partie, de leur large sous-reprĂ©sentation parmi les jeunes en dĂ©crochage 10 Frederic Milton Thrasher, The gang. A study of 1313 gangs in Chicago, Chicago The University of C ... 18Enfin, notre volontĂ© dâinterroger le statut de victime de la violence masculine » confĂ©rĂ©e aux femmes nous amĂšnera Ă interroger le cas des bandes de filles » qui nous renseignera sur le recours des jeunes femmes Ă des rĂ©pertoires dâaction ou des registres discursifs Ceci permettra de questionner la validitĂ© du prisme dominant dâune violence quasi exclusivement masculine. b La violence et les rapports Ă lâespace dans les parcours sociobiographiques des hommes 11 Boris Gobille, Genre et mobilisations », in Sophie BĂ©roud, Boris Gobille, Abdellali Hajjat et a ... 12 Pierre Bourdieu, La domination masculine, Paris Le Seuil, 1998, p. 75. 13 David Lepoutre, CĆur de banlieue. Codes, rites et langages, Paris Odile Jacob, 1997 ; LoĂŻc Wacqua ... 14 Lapeyronnie, op. cit., p. 510-513. 15 Ăric MarliĂšre, Jeunes en citĂ©. DiversitĂ© des trajectoires ou destin commun ?, Paris LâHarmattan, ... 19Si nos observations concernant les assignations spatiales tendent Ă confĂ©rer aux femmes interrogĂ©es un statut de victime, il est important de relever que les hommes sont aussi victimes dâune forme de virilitĂ© » imposĂ©e par une frange dâhommes issus de ces quartiers11 indirectement, parce quâils subissent les assignations de leurs sĆurs, de leurs amies, de leurs compagnes, ou directement lorsque eux-mĂȘmes ne peuvent investir des rĂŽles confĂ©rĂ©s aux femmes dans leur relation conjugale ou de pĂšre, notamment. Plus encore, on peut aller jusquâĂ affirmer que les personnes Ă lâorigine de ces prĂ©ceptes sociaux genrĂ©s sont possiblement eux-mĂȘmes pris au piĂšge de leur systĂšme12, dans des quartiers qui sont Ă la fois un cocon et une prison, en ceci quâils protĂšgent et enferment Dâautres assignations spatiales mĂ©riteront dâĂȘtre interrogĂ©es, autour de la frĂ©quentation de lieux de loisirs ou de consommation discrimination Ă lâentrĂ©e des boĂźtes de nuit pour les descendants dâimmigrĂ©s notamment14, ou impossibilitĂ© de sâasseoir dans un bar lorsquâil est investi par les grands frĂšres ».15 16 François Dubet, Didier Lapeyronnie, Les quartiers dâexil, Paris Le Seuil, 1992 ; Marwan Mohammed, ... 17 Fabien Jobard, Police, justice et discriminations raciales », in Didier Fassin, Eric Fassin di ... 18 Fabien Jobard, RenĂ© LĂ©vy, Les contrĂŽles dâidentitĂ© Ă Paris », Questions pĂ©nales, n° 1, 2010, p. 2 19 JĂ©rĂ©mie Gauthier, Des corps Ă©trangers dans la police ? Les policiers minoritaires Ă Paris et Ă ... 20 Voir Ă ce sujet les analyses en termes de retournement de la violence contre soi » de Johanna Sim ... 20Au-delĂ des violences intrafamiliales, de la dĂ©linquance et des assignations spatiales, nous Ă©tudierons Ă©galement les phĂ©nomĂšnes de violence liĂ©s aux rivalitĂ©s entre bandes16 ; objet qui sâavĂšre intĂ©ressant pour la cartographie des quartiers que nous planifions de concevoir. En effet, ces dynamiques de cliques » rĂ©pondent souvent Ă une territorialitĂ© bien dĂ©finie. Enfin, la violence engendrĂ©e par les confrontations avec la police constitue un pendant de cette violence, guidĂ©e par des rivalitĂ©s de bandes, par une volontĂ© dâen dĂ©coudre ou encore par des considĂ©rations commerciales deal, recel, vente illĂ©gale. Celle-ci peut trouver son origine dans la rĂ©pression dâune dĂ©linquance bien rĂ©elle, mais repose Ă©galement, dans de nombreux cas, sur des contrĂŽles de police rĂ©pĂ©tĂ©s et non motivĂ©s par un dĂ©lit. Ces contrĂŽles constituent au moins une violence psychologique ou symbolique, sinon une violence physique quand ils dĂ©rapent ». On sait les concernant que les diffĂ©rences de traitement par les policiers jouent Ă la dĂ©faveur des populations descendantes dâimmigrĂ©es17, plus particuliĂšrement dans certains quartiers. Fabien Jobard a Ă©galement montrĂ© que la probabilitĂ© dâĂȘtre contrĂŽlĂ© Ă©tait beaucoup plus Ă©levĂ©e pour les hommes que pour les femmes, ainsi que pour les jeunes Dâautre part, les attitudes discriminatoires Ă©manant de la police sont trĂšs nettement plus frĂ©quentes en France quâen Allemagne19, ce qui renforce lâintĂ©rĂȘt de notre approche comparatiste. Ce risque que peut comporter la rencontre dâune brigade de police devra ĂȘtre analysĂ© au prisme du rapport Ă lâespace quelles sont les stratĂ©gies dâĂ©vitement et les assignations spatiales liĂ©es Ă ces patrouilles ? Quelle influence a eu, par exemple, lâimplantation dâun commissariat Ă Clichy-sous-Bois en 2010 sur la mobilitĂ© des jeunes hommes et femmes ? Est-ce quâau contraire, la confrontation Ă la police et donc la mise en situation de danger oĂč il est possible que le corps des interpelĂ©s souffre peuvent ĂȘtre utilisĂ©es par les acteurs pour rendre visibles leur malaise social et leur souffrance, en dĂ©signant lâĂtat comme responsable de leurs corps souffrants ?20 III. Conflits globaux dans la ville 21 Dans la recherche, ces conflits sont frĂ©quemment accompagnĂ©s de lâattribut transnational ». Ce co ... 22 DerniĂšrement les Ă©tudes sur la sociĂ©tĂ© mondiale Weltgesellschaftsforschung ont tentĂ© de saisir de ... 21Le deuxiĂšme projet de lâaxe Violences urbaines » sâintitule Conflits globaux dans la ville » et interroge le rĂŽle des villes dans les dynamiques de conflits globalisĂ©s. Ce ne sont pas des phĂ©nomĂšnes de violence propres Ă la ville mĂȘme qui en constituent le cĆur ; lâintĂ©rĂȘt porte davantage sur la ville comme théùtre dâimportants conflits Ă lâĂ©chelle sociale mondiale. Ce projet considĂšre les villes comme des lieux au sein dâune sociĂ©tĂ© mondiale » Weltgesellschaft et comme des points de cristallisation de dynamiques de la globalisation. Parmi ces derniers ne figurent pas seulement les processus croissants dâintĂ©gration Ă©conomique, politique et culturelle, mais aussi des conflits qui sont rĂ©glementĂ©s au niveau de cette sociĂ©tĂ© mondiale. Sur fond dâinterconnexions mĂ©diatiques, Ă©conomiques, sociales et politiques sĂ©curitaires accrues, la dĂ©frontalisation est un des signes caractĂ©ristiques de ces conflits. Ainsi, la dĂ©frontalisation » signifie ici bien plus quâun simple dĂ©passement des frontiĂšres » ce concept renvoie Ă la multiplication des rĂ©fĂ©rences spatiales significatives pour lâun ou lâautre conflit. Au regard de cette multirĂ©fĂ©rentialitĂ©, ces conflits ne peuvent plus ĂȘtre envisagĂ©s autour dâun seul lieu ils ne sont plus locaux, nationaux ou encore rĂ©gionaux mais plurilocaux21. Un Ă©pisode clĂ©22 Ă cet Ă©gard sâest produit avec les attaques du 11 septembre 2001 et le War on Terror qui a suivi. 22Parmi les exemples plus rĂ©cents figurent les attentats dâOslo et UtĂžya 2012, les actes de violences et attentats consĂ©cutifs Ă la sortie du film sur Mahomet intitulĂ© Lâinnocence des musulmans » fin 2012 ou bien aussi les protestations qui dĂ©gĂ©nĂšrent rĂ©guliĂšrement Ă lâoccasion des rencontres du G8/G20. Les acteurs et observateurs accordent une importance au niveau mondial Ă chacun de ces Ă©vĂ©nements, qui sont Ă lâorigine ancrĂ©s dans un espace urbain spĂ©cifique. En contraste avec ce que certains discours populaires suggĂšrent, de tels conflits ne freinent pas la globalisation, mais, au contraire, accĂ©lĂšrent la production de structures globalisĂ©es. On pense enfin Ă la formation de sujets qui se comprennent eux-mĂȘmes dans lâhorizon du monde. 23 Abdelwahab Meddeb, Benjamin Stora, Arabisches Erwachen. Die Wiederaneignung des eigenen Schicksal ... 24 La recherche rĂ©cente sur les phĂ©nomĂšnes de globalisation exige une nouvelle orientation fondamental ... 23Les conflits ainsi dĂ©finis mettent la recherche face Ă des dĂ©fis singuliers, aussi bien au niveau des concepts thĂ©oriques que des outils mĂ©thodologiques. En effet, ils rompent avec les distinctions qui Ă©taient, et sont encore, structurantes pour lâĂ©tude des conflits au sens le plus large oppositions entre conflits internes Ă lâĂtat et conflits entre Ătats, conflits sociaux et conflits politiques, acteurs Ă©tatiques et non-Ă©tatiques. Ces distinctions perdent de leur efficacitĂ© analytique puisquâelles prennent lâĂtat-Nation comme principale rĂ©fĂ©rence spatiale. Les conflits du prĂ©sent ont nĂ©anmoins lieu dans les conditions de la globalitĂ©, entendue comme la pensĂ©e et lâagir dâindividus et de collectifs dans lâhorizon du monde ».23 Au vu de cette globalitĂ©, la signification des structures nationales Ă©tatiques comme modĂšle dâordre dominant au plan global sâamenuise. Cela est dĂ» Ă une dĂ©multiplication de rĂ©fĂ©rences qui concerne Ă©galement la production de conflit. Les conflits deviennent â comme dans le cas du War on Terror ou de la protestation contre le film sur Mahomet â plurilocaux ; en dâautres termes, ils sont nĂ©gociĂ©s simultanĂ©ment dans des arĂšnes diverses mais interdĂ©pendantes, qui sont ancrĂ©es diffĂ©remment dans lâespace. Les conditions dâĂ©mergence et les dynamiques de reproduction de ces conflits plurilocaux sont jusquâĂ prĂ©sent peu comprises du point de vue thĂ©orique et peu explorĂ©es de maniĂšre empirique24. Ce deuxiĂšme projet de lâaxe Violences urbaines » viendra combler cet Ă©cueil. a Focus les villes comme points de cristallisation des dynamiques de conflits 25 Hartmut HĂ€uĂermann, Walter Siebel, Stadtsoziologie eine EinfĂŒhrung, Frankfurt a. M. Campus, 2004, ... 24En tant que points de cristallisation des processus de globalisation, les villes acquiĂšrent une importance particuliĂšre pour dĂ©finir les dynamiques de conflits ». Elles reprĂ©sentent des systĂšmes sociaux dans lesquels les interdĂ©pendances mĂ©diatiques, Ă©conomiques, sociales et politiques sĂ©curitaires caractĂ©ristiques de la globalisation, se matĂ©rialisent en se concentrant en un lieu concret. Ă cet Ă©gard, Hartmut HĂ€uĂermann soutient que la ville en sciences sociales ne peut jamais ĂȘtre comprise uniquement Ă partir dâune perspective locale, mais que son analyse doit constamment sâeffectuer sur plusieurs niveaux et prendre notamment en considĂ©ration le global ou le Ainsi les villes deviennent les foyers de conflits plurilocaux. Des dynamiques distinctes, en partie opposĂ©es, sont en jeu il faudra sâintĂ©resser en premier lieu, Ă lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© sociale, culturelle, religieuse et Ă©conomique propre aux villes tout comme aux relations sociales qui crĂ©ent les conditions pour la reproduction et lâescalade des conflits, y compris au potentiel de violence qui y est liĂ©. DeuxiĂšmement, en tant que lieux porteurs de symboles, les villes constituent des scĂšnes idĂ©ales pour une entrĂ©e en jeu efficace de la dissension, de la protestation ou de la rĂ©sistance ; en effet dans lâespace public des villes se concentrent des lieux symboliques Ă©glises, banques, bĂątiments gouvernementaux, etc.. Ainsi une protestation dans un endroit donnĂ© peut Ă©voluer vers une offensive contre un systĂšme tout entier. En troisiĂšme lieu, les villes et leur concentration de capital social, politique et culturel ne renferment pas seulement des structures favorisant lâescalade de la violence, mais aussi des organismes visant Ă transformer les structures de conflits et Ă pacifier la violence, comme des autoritĂ©s et ministĂšres en matiĂšre dâorganisations internationales ou des organisations non gouvernementales ONG. 26 Teresa Koloma Beck, Tobias Werron, Gewaltwettbewerbe. Gewaltâ in globalen Konkurrenzen um Aufmer ... 25En amont de ces rĂ©flexions, le projet situe la ville comme point de dĂ©part de lâobservation de conflits globalisĂ©s. Il pose la question des conditions dâĂ©mergence, des dynamiques de reproduction et de transformation des conflits violents plurilocaux et fait en ce sens de lâespace urbain un champ crucial dâinvestigation. Il ne sâagit pas ici de savoir dans quelle mesure les flux mondiaux de biens et de personnes peuvent ĂȘtre Ă lâorigine de la violence urbaine, mais avant tout de sâinterroger sur la maniĂšre dont des Ă©vĂ©nements violents dĂ©terminĂ©s â comme les attentats du 11 septembre 2001 et le War on Terror consĂ©cutif â produisent de la globalitĂ©, et avant tout des phĂ©nomĂšnes sociaux. Primo, une attention particuliĂšre est consacrĂ©e aux processus de construction sociale de la plurilocalitĂ©, Ă la maniĂšre dont interdĂ©pendances et interactions sont Ă©tablies Ă la fois dans lâaction et dans la perception des acteurs Ă diffĂ©rents niveaux â local, global, national, etc. â et en diffĂ©rents lieux. Secundo, dans ce cadre, un intĂ©rĂȘt particulier concerne le rĂŽle jouĂ© par lâentrĂ©e en jeu de la violence dans ces dynamiques. En effet, la violence produit dâune part toujours de la localitĂ©, car elle touche des corps ou autres structures physiques. Dâautre part, les phĂ©nomĂšnes violents font rapidement naĂźtre des rapports translocaux, car ils attirent lâattention dâobservateurs et en fonction de la symbolique du lieu, ils peuvent par leur signification largement dĂ©passer le lieu oĂč ils se produisent. De tels Ă©pisodes de violence ne concernent alors plus seulement les structures de la ville, mais celles de la sociĂ©tĂ© mondiale et le cas Ă©chĂ©ant, des Ătats. Cela sâexplique par lâinstitutionnalisation de critĂšres dâobservation, de normes et de valeurs universalistes qui est une composante des processus modernes de globalisation, tout particuliĂšrement de lâĂ©tablissement de la non-violence comme norme globale. Cette Ă©volution nâa Ă©videmment pas entraĂźnĂ© la disparition des moyens de coercition physique en tant que stratĂ©gie de conflit. Elle a tout de mĂȘme transformĂ© les conditions de reproduction des conflits violents. En effet, la norme de la non-violence universelle gagnant en validitĂ©, la violence mĂȘme devient un scandale qui Ă©veille lâattention dâun public global. La norme universaliste permet ainsi de faire dun conflit oĂč la violence est observĂ©e un objet non seulement de la politique internationale mais Ă©galement des processus globaux de Tertio, on doit envisager le type de rĂ©percussions engendrĂ©es pour la ville elle-mĂȘme Ă partir du rĂŽle de celle-ci comme lieu de production et de reproduction des conflits violents globalisĂ©s. 27 George Marcus, Ethnography in/of the World System. The Emergence of Multi-Sited Ethnography », An ... 26Le projet creuse cette interrogation dans le cadre dâune Ă©tude sociale de type qualitatif-empirique dont lâobjet central est le War on Terror et son camp adverse, le Djihad global ». Le noyau de la recherche est une ethnographie pluri-site multi-sited ethnography. Cette derniĂšre est une mĂ©thode de recherche dĂ©veloppĂ©e depuis le milieu des annĂ©es 1990 en anthropologie qui a pour but de faciliter la recherche ethnographique Ă lâĂšre de la globalisation. Alors que la recherche anthropologique Ă©tait traditionnellement liĂ©e Ă un terrain unique, lâethnographie pluri-site ne place pas le terrain au centre mais se penche sur un phĂ©nomĂšne social dans plusieurs Dans le projet de recherche ici exposĂ©, il sâagit du conflit qui se dĂ©veloppa au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, et qui est communĂ©ment perçu comme une confrontation entre lâislam radical et les valeurs occidentales. Ce conflit semble particuliĂšrement adaptĂ© pour la problĂ©matique, câest-Ă -dire la prolifĂ©ration des lieux oĂč on le nĂ©gocie. Il touche aujourdâhui tous les Ătats et toutes les rĂ©gions oĂč les populations musulmanes sont nombreuses. Ainsi le War on Terror/Global Djihad est aujourdâhui menĂ© aux Ătats-Unis exactement de la mĂȘme maniĂšre quâen Inde, au NigĂ©ria ou en Allemagne. Pour des raisons pragmatiques cette recherche choisit lâAllemagne comme point de dĂ©part. b Approche Production de globalitĂ© dans les conflits violents 27Par sa problĂ©matique, le projet Ćuvre au point dâintersection entre recherche sur la globalisation, recherche sur le conflit et Ă©tude sur la ville. Ses objectifs se trouvent sur deux plans dâune part, les conditions et dynamiques de reproduction des conflits violents plurilocaux ainsi que leurs rĂ©percussions sur les espaces urbains doivent ĂȘtre explorĂ©es et reconstruites. Dâautre part, il sâagit dâaller au-delĂ et dâapporter une contribution aux termes thĂ©oriques et conceptuels sur de tels conflits et phĂ©nomĂšnes de violence. 28 Voir en particulier Ă ce sujet le travail de Saskia Sassen, par exemple Saskia Sassen, The global c ... 29 Georg Simmel, Soziologie. Untersuchungen ĂŒber die Formen der Vergesellschaftung, Frankfurt a. M. ... 30 Simmel distingue le conflit » de la concurrence » et range tous deux dans la catĂ©gorie gĂ©nĂ©riqu ... 31 Georg Simmel, op. cit., p. 284. 32 ibid. 33 Lewis Coser, The functions of social conflict, Glencoe Free Press, 1956. 28Le lien entre globalisation, urbanitĂ© et conflit violent a Ă©tĂ© jusquâĂ prĂ©sent peu explorĂ©. MĂȘme si la recherche rĂ©cente sur la globalisation Ă©tudie intensĂ©ment le rĂŽle des villes dans le processus de mondialisation, elle est centrĂ©e sur la fonction des mĂ©tropoles comme plaque tournante des flux financiers, Ă©conomiques et de lâinformation28. Dans cette perspective les conflits, et plus particuliĂšrement les plus violents, apparaissent comme des incidents liĂ©s aux dynamiques de lâintĂ©gration globale. Le prĂ©sent projet opte pour un point de dĂ©part alternatif dans la lignĂ©e des pionniers de la sociologie des conflits, Georg Simmel et Lewis Coser, les conflits sont apprĂ©hendĂ©s comme des processus de formation de la structure sociale. Dans sa sociologie apparue pour la premiĂšre fois en 190829, Simmel prĂ©sente le conflit quâil qualifie de Kampf30 » dans sa terminologie comme une des formes cardinales de la socialisation. Il Ă©crit Si toute interaction parmi les hommes est une socialisation, le conflit qui est bien une des interactions les plus vives ⊠doit alors ĂȘtre pleinement considĂ©rĂ© comme une socialisation ».31 Les conflits apparaissent par consĂ©quent comme des processus sociaux qui Ă©rigent et stabilisent des structures sociales par le biais de la AprĂšs sa rĂ©ception par Coser aux Ătats-Unis, le travail simmelien gagne en influence dans le domaine des sciences sociales. Dans lâouvrage paru en 1956, The Functions of Social Conflict, le sociologue affĂ»te les propositions simmeliennes ; câest la naissance de la premiĂšre thĂ©orie sociale du conflit, ce dernier nâĂ©tant plus reconstruit comme producteur ou symptĂŽme de dĂ©sintĂ©gration sociale mais, au sens fonctionnel, comme processus productif qui produit ou transforme les structures 34 Voir Bettina Heintz, Tobias Werron, Wie ist Globalisierung möglich ? Zur Entstehung globaler Verg ... 29La recherche associe cette conception du conflit comme Ă©vĂ©nement producteur de social avec un modĂšle de globalisation dont lâattention ne porte pas sur lâintĂ©gration Ă©conomique ou politique progressive, mais sur les processus de convergence entre horizons de reprĂ©sentation et horizons dâattentes. Les thĂ©ories de la globalisation, propres Ă la thĂ©orie de la communication, jouent un rĂŽle moteur en mettant avant tout en relation le phĂ©nomĂšne avec lâĂ©mergence dâune opinion publique mondiale ou encore dâun public global » qui se constitue en communiquant autour de valeurs universalistes institutionnalisĂ©es, comme par exemple les droits de lâhomme. Des observateurs spĂ©cialisĂ©s, tels que journalistes, Ă©conomistes et ONG, analysent les Ă©vĂšnements dans le monde Ă lâaune de la conservation ou de la transgression des valeurs Lâinclusion de cette perspective permet daccentuer la comprĂ©hension analytique de la relation entre les dynamiques sociales de la violence et celles de lespace. IV. SynthĂšse 30Lâapproche spatiale est transversale Ă lâaxe de recherche Violences urbaines ». Les deux projets de recherche qui le constituent portent sur une analyse dâespaces, associĂ©s de maniĂšre temporaire ou durable, Ă un potentiel » de violence. Cette projection espace-violence » repose sur des faits passĂ©s et situĂ©s dans lâespace Ă©meutes, par exemple, des associations cognitives ou locatives lien entre un mouvement politique et des modes dâaction violents, peur de certains lieux publics en pĂ©riode de vague terroriste ou sur la stigmatisation dâespaces dans certains mĂ©dias ou discours politiques notamment la couverture mĂ©diatique des banlieues ». Ces projets permettront de comprendre comment des phĂ©nomĂšnes de violence peuvent transformer des structures spatiales et sociales. Haut de page Notes 1 MarylĂšne Lieber, Genre, violences et espaces publics, Paris Presses de Sciences Po, 2008, p. 18. Dans le cas des violences conjugales et sexuelles, ce sont les femmes qui sont le plus souvent victimes dâhommes le plus souvent le conjoint ou lâex-conjoint PrĂ©fecture de Police, Les violences conjugales, Rapport interne, Paris, 2002, citĂ© par MarylĂšne Lieber, op. cit., p. 43-44, 53 ; voir aussi Marie-Lys Pottier, Philippe Robert, RenĂ©e Zauberman, Victimation et insĂ©curitĂ© en Ăle-de-France. Les rĂ©sultats de la premiĂšre enquĂȘte, Guyancourt CESDIP, 2001. Par ailleurs, on observe en gĂ©nĂ©ral un dĂ©calage certain entre sĂ©curitĂ©s subjective » et objective », et notamment dans le cas des femmes celles-ci se sentent plus exposĂ©es aux agressions dans lâespace public, alors quâelles en sont souvent moins victimes que les hommes voir par exemple MarylĂšne Lieber, p. 34-35 et 58 ; Wesley G. Skogan, Public policy and the fear of crime in large American cities », in John Gardiner, Public law and public policy, New York Praeger, 1977 ; Philippe Robert, LâinsĂ©curitĂ© en France, Paris La DĂ©couverte, 2002. MarylĂšne Lieber relĂšve Ă ce sujet une double invisibilitĂ© » des violences faites aux femmes les violences conjugales sont bien souvent occultĂ©es et celles dans lâespace public et spĂ©cifiques aux femmes sont peu prises en compte par les politiques publiques MarylĂšne Lieber, La double invisibilitĂ© des violences faites aux femmes dans les contrats locaux de sĂ©curitĂ© français », Cahiers du Genre, n° 35, 2003, p. 71-94 ; voir aussi Ailbhe Smyth, RĂ©sistance fĂ©ministe Ă la violence masculine contre les femmes. Quelles perspectives ? », Nouvelles questions fĂ©ministes, n 2, 2002, p. 76. 2 Lâobservation que nous Ă©voquons ici a Ă©tĂ© faite en marge dâune prĂ©cĂ©dente enquĂȘte qui a nĂ©cessitĂ© une forte prĂ©sence sur le terrain. Il sâagit du projet ANR-DFG StratĂ©gies professionnelles et passage Ă lâĂąge dâadulte des jeunes issus de lâimmigration en France et en Allemagne », 2008-2011. Cette Ă©tude nâavait pas portĂ© sur les questions de violence, de rapports sociaux de sexe ou de rapport Ă lâespace. 3 Ce terme de violence psychologique » ne recouvre que trĂšs partiellement ce que nous voulons dĂ©crire. Nous le prĂ©fĂ©rerons toutefois ici Ă celui de violence symbolique » en raison de la confusion que ce dernier terme pourrait induire avec le concept de Pierre Bourdieu Pierre Bourdieu, La domination masculine, Paris Le Seuil, 1998. 4 Sami Zegnani, Occupation de la rue et rapport de genre chez les jeunes des citĂ©s », Lettre du Printemps, n° 11, 2005, p. 4. 5 Hugues Lagrange, Le dĂ©ni des cultures, Paris Le Seuil, 2010, p. 208. 6 Erving Goffman, Asylums Essays on the social situations of mental patients and other inmates, Oxford Anchor, 1961. 7 Howard Becker, Outsiders. Etudes de sociologie de la dĂ©viance, Paris MĂ©tailiĂ©, 1985 1963. 8 Steven Balkin, Victimization rates, safety and fear of crime », Social problems, n° 3, fĂ©vrier 1979. 9 Olaf Groh-Samberg, Ariane Jossin, Carsten Keller, Ingrid Tucci, Biographische LebensentwĂŒrfe von Jugendlichen mit Migrationshintergrund », in JĂŒrgen Mansel, Karsten Speck dir., Jugend und Arbeit. Empirische Bestandsaufnahme und Analysen, Weinheim Juventa, 2012 ; Olaf Groh-Samberg, Ariane Jossin, Carsten Keller, Ingrid Tucci, Drift und zweite Chance. Bildungs- und BerufsverlĂ€ufe von Migrantennachkommen in Frankreich und Deutschland », in Kölner Zeitschrift fĂŒr Soziologie und Sozialpsychologie, n° spĂ©cial 52, 2012. Voir aussi le dĂ©calage au niveau de lâentrĂ©e en classe de 6e, Ă lâĂąge normal » ou en avance des jeunes filles et garçons dâorigine turque et africaine hors ZUS/ZEP on compte 71,8 % de filles et 65,4 % de garçons ; en ZEP/ZUS, 60,9 % de filles et 46,3 % de garçons. Ceci montre selon Hughes Lagrange une polarisation sexuĂ©e des comportements » plus marquĂ©e dans les zones sensibles » Hughes Lagrange, op. cit., p. 202-203. 10 Frederic Milton Thrasher, The gang. A study of 1313 gangs in Chicago, Chicago The University of Chicago Press, 1963 1927 ; StĂ©phanie Rubi, Des adolescentes dĂ©linquantes », Les Cahiers Dynamiques, n° 46, 2010 ; StĂ©phanie Rubi, Les "crapuleuses" Masculinisation des comportements ou application de la loi des plus fortes ? », VEI Enjeux, n° 128, 2002 ; Sybille Artz, Sex, Power, and the Violent School Girl, New York Teachers College Press, 1999 1998 ; Meda Chesney-Lind, John Hagerdon, Female gangs in America, Chicago Lake view press, 1999 ; Pascal Duret, Les jeunes et lâidentitĂ© masculine, Presses Universitaires de France, Paris, 1999 ; Luce Michel, Adolescentes et violentes, Paris Editions Michalon, 1999 ; Yazid Kherfi, VĂ©ronique Le Goaziou, Repris de justesse, Paris Syros, 2000. 11 Boris Gobille, Genre et mobilisations », in Sophie BĂ©roud, Boris Gobille, Abdellali Hajjat et allii dir., Engagements, rebellions et genre dans les quartiers populaires en Europe, Paris Archives contemporaines, 2011, p. 62. 12 Pierre Bourdieu, La domination masculine, Paris Le Seuil, 1998, p. 75. 13 David Lepoutre, CĆur de banlieue. Codes, rites et langages, Paris Odile Jacob, 1997 ; LoĂŻc Wacquant., Les deux visages du ghetto. Construire un concept sociologique », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 5, 2005, p. 12 ; Didier Lapeyronnie, Ghetto urbain, Robert Laffont, Paris, 2008 ; Michel Kokoreff, Du stigmate au ghetto. De la difficultĂ© Ă nommer les quartiers », Informations sociales, n° 141, 2007, p. 86-95 ; Michel Kokoreff., Ghettos et marginalitĂ© urbaine », Revue française de sociologie, n° 3, 2009, p. 553-572. 14 Lapeyronnie, op. cit., p. 510-513. 15 Ăric MarliĂšre, Jeunes en citĂ©. DiversitĂ© des trajectoires ou destin commun ?, Paris LâHarmattan, 2005, p. 138-139. 16 François Dubet, Didier Lapeyronnie, Les quartiers dâexil, Paris Le Seuil, 1992 ; Marwan Mohammed, Les affrontements entre bandes virilitĂ©, honneur et rĂ©putation », DĂ©viance et SociĂ©tĂ©, n° 2, 2009 ; Marwan Mohammed, La dĂ©fiance des bandes antagonismes sociaux et agressivitĂ© collective », CitĂ©s, n° 50, 2012 ; Marwan Mohammed, Laurent Mucchielli dir., Les bandes de jeunes. Des "blousons noirs" Ă nos jours, Paris La DĂ©couverte, 2007. 17 Fabien Jobard, Police, justice et discriminations raciales », in Didier Fassin, Eric Fassin dir., De la question sociale Ă la question raciale ?, Paris La DĂ©couverte, 2006, p. 227. 18 Fabien Jobard, RenĂ© LĂ©vy, Les contrĂŽles dâidentitĂ© Ă Paris », Questions pĂ©nales, n° 1, 2010, p. 2. 19 JĂ©rĂ©mie Gauthier, Des corps Ă©trangers dans la police ? Les policiers minoritaires Ă Paris et Ă Berlin », Sociologie du Travail, n° 4, 2011. 20 Voir Ă ce sujet les analyses en termes de retournement de la violence contre soi » de Johanna SimĂ©ant, La violence dâun rĂ©pertoire les sans-papiers en grĂšve de la faim », Cultures & Conflits, n° 9-10, 1993. 21 Dans la recherche, ces conflits sont frĂ©quemment accompagnĂ©s de lâattribut transnational ». Ce concept ne sera dĂ©libĂ©rĂ©ment pas utilisĂ© ici car il est plus fortement liĂ© au dĂ©passement des frontiĂšres, au sens Ă©troit de la dĂ©frontalisation. 22 DerniĂšrement les Ă©tudes sur la sociĂ©tĂ© mondiale Weltgesellschaftsforschung ont tentĂ© de saisir de maniĂšre plus thĂ©orique les Ă©vĂšnements mondiaux, quelles reconstruisent comme Ă©tant producteurs de la rĂ©alitĂ© sociale de la mondialisiation Rudolf Stichweh, Der 11. September 2001 und seine Folgen fĂŒr die Entwicklung der Weltgesellschaft. Zur Genese des terroristischen Weltereignisses. », in Thorsten Bonacker, Christoph Weller dir., Konflikte der Weltgesellschaft. Akteure - Strukturen - Dynamiken, Frankfurt a. M. Campus, 2006, p. 282-283. Voir aussi Stefan Nacke, RenĂ© Unkelbach, Tobias Werron dir., Weltereignisse. Theoretische und empirische Perspektiven, Wiesbaden VS Verlag, 2008, en particuler Rudolf Stichweh, Zur Soziologie des Weltereignisses. », in Stefan Nacke, RenĂ© Unkelbach, Tobias Werron dir., Weltereignisse. Theoretische und empirische Perspektiven, Wiesbaden VS Verlag, 2008. 23 Abdelwahab Meddeb, Benjamin Stora, Arabisches Erwachen. Die Wiederaneignung des eigenen Schicksals in einer sich öffnenden Welt. Von den Autoren durchgesehene Aufzeichnung eines PodiumsgesprĂ€chs wĂ€hrend der Ătats GĂ©nĂ©reaux du Renouveau am 29. Januar 2011 in Grenoble », Lettre Internationale, n° 92, 2011, p. 23-25, p. 23. 24 La recherche rĂ©cente sur les phĂ©nomĂšnes de globalisation exige une nouvelle orientation fondamentale des sciences sociales, afin de saisir thĂ©oriquement les Ă©volutions empiriques liĂ©es au processus de globalisation. Voir par exemple Philip Cerny, Globalization and Other Stories Paradigmatic Selection in International Politics. », in Axel HĂŒlsemeyer dir., Globalization in the 21st Century. Convergence and Divergence, London Palgrave, 2003, p. 51; David Held, Anthony McGrew, Introduction. Globalization at risk ? », in David Held, Anthony McGrew dir., Globalization theory. Approaches and controversies, Cambridge Polity Press, 2007, p. 4-5 ; Katja Jung, Volk - Staat - Welt-Gesellschaft. Zur Konstruktion und Rekonstruktion von Kollektivitat in einer globalisierten Welt, Wiesbaden VS Verlag, 2010, p. 89 ; Beate Kohler-Koch, Einleitung. Effizienz und Demokrade. Probleme des Regierens in begrenzten RĂ€umen. », Regieren in entgrenzten RĂ€umen. Politische Vierteljahresschrift, n° spĂ©cial 29, 1998 ; Anthony McGrew, Demokratie ohne Grenzen ? Globalisierung und die demokratische Theorie und Politik. », in Ulrich Beck dir., Politik der Globalisierung, Frankfurt a. M. Suhrkamp, 1998 ; Richard MĂŒnch, Politik in der globalisierten Moderne », Soziale Welt, n° spĂ©cial 14, 2003, p. 122 ; Susan Strange, The retreat of the state. The diffusion of power in the world economy, vol. 49, Cambridge Cambridge University Press, 1996, p. 84; Spike Petersen, Plural processes, patterned connections », Globalizations, n° 1, 2004, p. 50; James Rosenau, Many Globalizations. One International Relations », Globalizations, n° 1, 2004, p. 12; Martin Shaw, Globality and historical sociology. State, revolution, and war revisited. », in Stephen Hobden, John M. Hobson dir., Historical sociology of International Relations, Cambridge Cambridge University Press, 2002, p. 35. 25 Hartmut HĂ€uĂermann, Walter Siebel, Stadtsoziologie eine EinfĂŒhrung, Frankfurt a. M. Campus, 2004, p. 217. 26 Teresa Koloma Beck, Tobias Werron, Gewaltwettbewerbe. Gewaltâ in globalen Konkurrenzen um Aufmerksamkeit und LegitimitĂ€t. », in Stephan Stetter dir., Ordnung und Wandel in der Weltpolitik. Konturen einer Soziologie der Internationalen Beziehungen, Baden-Baden Nomos, 2013. Voir aussi Teresa Koloma Beck, The eye of the beholder. Violence as a social process », International Journal of Conflict and Violence, n° 2, 2011. 27 George Marcus, Ethnography in/of the World System. The Emergence of Multi-Sited Ethnography », Annual Review of Anthropology, n° 24, 1995, p. 95-117. 28 Voir en particulier Ă ce sujet le travail de Saskia Sassen, par exemple Saskia Sassen, The global city. New York, London, Tokyo, Princeton, New York Princeton University Press, 1991 ; Saskia Sassen, Global networks, linked cities, New York Routledge, 2002 ; Saskia Sassen, A sociology of globalization, New York Norton, 2007. 29 Georg Simmel, Soziologie. Untersuchungen ĂŒber die Formen der Vergesellschaftung, Frankfurt a. M. Suhrkamp, 1992 1908.. 30 Simmel distingue le conflit » de la concurrence » et range tous deux dans la catĂ©gorie gĂ©nĂ©rique de diffĂ©rend » Der Streit. La diffĂ©rence rĂ©side dans le fait que le conflit confronte directement les adversaires tandis que dans la concurrence, leur attention est focalisĂ©e sur un tiers, un public voir aussi Tobias Werron, Direkte Konflikte, indirekte Konkurrenzen. Unterscheidung und Vergleich zweier Formen des Kampfes », Zeitschrift fĂŒr Soziologie, n° 4, 2010, p. 302-18. 31 Georg Simmel, op. cit., p. 284. 32 ibid. 33 Lewis Coser, The functions of social conflict, Glencoe Free Press, 1956. 34 Voir Bettina Heintz, Tobias Werron, Wie ist Globalisierung möglich ? Zur Entstehung globaler Vergleichshorizonte am Beispiel von Wissenschaft und Sport », Kölner Zeitschrift fĂŒr Soziologie und Sozialpsychologie, n° 3, de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Ariane Jossin et Teresa Koloma Beck, Violence et espace urbain », Revue de l'IFHA [En ligne], 5 2013, mis en ligne le 17 fĂ©vrier 2014, consultĂ© le 24 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page
. 57 51 21 65 446 209 362 83